Les enseignements de l’instabilité économique et géopolitique en 2024 sont les suivants :
– L’importance de la composition et du fonctionnement collégial du conseil ;
– La complémentarité du conseil et du management;
– L’efficacité de l’information du conseil et communication avec les parties prenantes, notamment dans le cadre de l’application de la CSRD;
– L’importance stratégique des enjeux sociaux et environnementaux comme facteurs de risque et d’opportunités stratégiques. Pour accompagner ces ruptures et besoins d’innovation, les instances de gouvernance cherchent, elles aussi, à se réinventer et la durabilité en est l’un des leviers puissants.
En termes de fonctionnement, mon conseil doit être capable de :
– Adopter une approche holistique de l’évaluation et de la gestion des risques plutôt que des approches bottom-up et en silos principalement utilisées à ce jour. La gestion des risques doit être basée sur une analyse de bon sens, macroéconomique et politique.
– Mettre à jour les analyses de risques en tenant compte de ce contexte inédit, et en décrivant les conséquences quant à la continuité de l’activité, la gestion des approvisionnements, la santé/ sécurité, la qualité de vie au travail ou encore le dialogue social des salariés et des clients mais la sécurité des données et la prévention des cyberattaques.
– Se former à la gestion de crise. Dans la gestion de crise, l’agilité et la réactivité semblent être plus efficaces que les seuls process préconçus. Face à des risques imprévus, les conseils d’administration et les directions générales doivent se former à la manière de réagir lorsqu’ils sont pris par surprise et répertorier les meilleures pratiques testées au cours de cette crise Covid-19.
– Réfléchir à la composition du conseil et à la planification de la relève
– S’engager auprès des parties prenantes, en soutien aux actionnaires (politique de dividende), en protégeant la société des attaques extérieures et dans la relation avec les salariés.
– Mettre en cohérence les objectifs de l’entreprise et les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) : la prise en compte des questions de climat (voir résolution say on climate) et de RSE qui sont encore souvent traitées à un niveau qui n’est pas toujours placé dans les priorités à la hauteur des enjeux ;
– Traiter les questions relatives au capital humain, à la main-d’œuvre et à la culture : qualité de vie au travail (RPS), risques/avantages liés au télétravail en termes de cohésion sociale et de mobilisation ; féminisation des ComEx ; diversité des profils…
– De piloter la planification stratégique pour une valeur durable à long terme : la majorité du temps du conseil devrait être réservée à la discussion de la stratégie d’entreprise et à l’évaluation de la qualité du rendement de la direction, y compris l’accent mis par la direction sur la continuité des activités, les opportunités et les risques.